Il faut commencer par éprouver ce qu’on veut exprimer.

Il faut commencer par éprouver ce qu’on veut exprimer. V Van Gogh

Face aux petits et grands problèmes rencontrés par les personnes que j’accompagne, la question qui me revient de manière récurrente est « comment je fais » sous-entendu, « c’est bien joli tout ce que tu me racontes mais concrètement je fais comment ?»

Idéalement, il me serait confortable, pour caresser la personne dans le sens du poil, de revêtir ma cape de Zorro, de dégainer mon épée magique du « Yakafaukon » en redorant, au passage, mon masque de sauveuse….
Et c’est là que le bât blesse ! Lorsque j’objecte que je n’ai pas de réponse « en kit » à ce que la personne me demande car elle seule sait, elle seule a les réponses. Je lui propose simplement d’être, d’agir pour ce qu’elle veut et de se mettre en conformité avec qui elle est. Mon rôle est d’être à ses côtés, de l’accompagner et de lui tenir la main le temps qu’il lui sera nécessaire.
J’ai bien conscience, qu’à cet instant, ce n’est vraiment pas ce que la personne a envie d’entendre et qu’à cet instant, je suis loin de la complaisance !

En effet, lorsque l’on est face à une difficulté, naturellement la tentation est grande de la transformer en Everest infranchissable et insurmontable. Cette attitude permet, de manière subtile de :
Rester assis au pied de l’obstacle, sans bouger, en se trouvant de bonnes excuses
Partir en courant en élaborant des stratagèmes d’évitement voire du « sauve qui peut »
De s’en prendre à la montagne en l’accablant de tous les maux
L’être est ainsi fait, capable de trouver des petits arrangements avec lui-même, de s’automutiler, d’entretenir ses souffrances familières plutôt que de s’ouvrir à quelque chose de nouveau, d’inhabituel, d’incertain mais aussi de terrifiant ! Il devient alors difficile de claquer le bec à son Caliméro intérieur, son « âme en peine » qui se donne à cœur joie de lui tournebouler les neurones en une pelote de laine bien compacte.
C’est la raison pour laquelle, je continue et persiste à proposer à toute personne en demande de « solutions toutes faites » de changer leur « faire » en « Être », afin que progressivement, elle puisse :
Être qui elle est en cessant de vouloir être ce qu’elle n’est pas
Exprimer clairement ce qu’elle veut
Agir à sa guise, en fonction de ses besoins
Oser, se lancer, essayer, tester, éprouver, à son rythme
Se mettre en mouvement par un premier pas, un tout petit pas, mais un pas
Choisir non pas «la bonne ou meilleure solution » mais une option en acceptant les conséquences de son choix
Décider par elle-même
S’engager pleinement en ne s’attachant pas au résultat
Exprimer qui elle est et changer son Everest en colline verdoyante.
Ce n’est qu’à ce titre que l’accompagnement, cet « aller avec la personne » prend tout son sens